• Parece el Sur...

    Youpi ! ça y'est ! Je suis arrivé à Puerto Montt, dans le sud du Chili !

    Je publie ces photos et ces petites noticias depuis les locaux de Vinculos, qui sont dotés de la Wifi et du coup, j'ai internet sur mon propre ordi. C'est mon premier jour ici. Je suis arrivé ce matin à 10h30 (là il est 15h ici) et j'ai fait la rencontre de toute l'équipe de Vinculos, adorable et accueillante. Tout à l'heure, je mettrais le cap vers Lenca, sur la Carretera Austral où je vais passer ma première nuit en Patagonie chilienne... La compréhension s'améliore mais c'est l'expression qui patine, je manque cruellement de vocabulaire et de conjugaison correcte pour m'exprimer tranquillement. Mais pas d'inquiétudes, ça va venir...

    Les prochains jours vont être dédiés à mieux cerner les attentes d'Antonio et les miennes pour bien définir les contours de mon stage. Pour l'instant, je fais connaissance avec les gens ici. Beaucoup de choses et de personnes d'un seul coup!

    Hasta luego, lector !


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  • Las canciones de las calles de Valpo tienen el mismo olor chileno...

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    (Une placette redécorée par les habitants)

    Renaud a continué a me faire découvrir la ville. Valparaiso se divise en deux parties : el plan (prononcez « plane ») qui est comme son nom l'indique la partie plate de la cité, le long de la mer. C'est la partie de la ville où l'on trouve les grands magasins, les grandes avenues, les infrastructures portuaires, les facs, les administrations (dont le Congrès National qui se trouve ici aussi), les bars et boites de nuit, les restos, les transports en commun ou individuels, etc. C'est aussi dans cette partie qu'ont lieu les manifs... C'est le Valpo grande métropole chilienne, loin de l'image que je m'en faisais. Mais c'est pas plus mal de sortir des clichés et de se rendre compte que ici aussi, y'a pas de raison, les gens bouffent au Mc Dead, vont dans d'énormes complexes de ciné et font leurs courses au Oual-Marth.

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    (A deux rues de la coloc')

    La deuxième partie de la ville est complètement différente : les cerros (collines) de la ville dégagent une ambiance toute autre, beaucoup plus posée. C'est le Valpo dont l'image nous parvient à travers nos grosses lunettes mal taillées de touristes occidentaux. C'est la ville des petites rues, des murs peinturlurés, des maisons multicolores et des escaliers. C'est là que les gens vivent. On y croise les pépés assis sur les bancs qui vous inspectent des pieds à la tête avec leurs yeux fatigués, et les enfants qui jouent à la balle non pas dans la rue mais contre elle, vu le dénivelé de la pente à certains endroits (d'ailleurs on se demande parfois à partir de quel moment une rue devient un mur et vice versa). La sociographie des cerros est assez vite faite : plus on monte, plus les gens sont pauvres, moins c'est sûr de s'y promener avec son super appareil photos qui vous fiche à 500 metres, mais plus c'est joli aussi : la vue sur la baie devient imprenable. L'avantage d'être ici avec Renaud, c'est qu'on a pu sortir un peu des sentiers battus (c'est le cas de le dire) car ayant vécu ici durant un an, il connait bien les rues et les escaliers, ainsi que les codes et le langage, ce qui est assez essentiel pour ne pas tomber dans les pièges à touristes. On a donc quitté les cerros touristiques pour monter un peu plus haut, prendre du recul sur tout ça.

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    ("Crève enfoiré de flic")

    Ici, les rues et les murs sont un espace d'expression, à la fois artistique, mais aussi politique, ou pas. C'est de la vrai réappropriation de l'espace public, quoi... Du coup pour un Chilien lambda, ça doit être marrant de voir un Français s'étonner devant toutes ces couleurs, ces peintures, ces phrases et ces dessins. Je ne voulais pas voir la ville à travers mon appareil et passer mon temps derrière un gadget qui m'aurais coupé des gens. Du coup j'ai choisi de ne pas toujours l'avoir sur moi lors de nos ballades, car effectivement, quand il est dans la poche, il apparaît difficile de l'y laisser longtemps tant les couleurs méritent de s'y arrêter. Ce choix est pas forcément évident car il suscite des regrets à certains moments où l'impulsion artistique nous prend, mais je ne le regrette pas car il est aussi libérateur...

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    (Renaud face à la mer et à Valpo - Dunes de Concon)

    Après les ballades intra Valpo, voir la ville d'un autre angle, plus extérieur, s'avère nécessaire. C'est ainsi qu'une petite ballade dans les dunes de Concon, d'où l'on voit toute la baie de Valparaiso, permet à la fois de prendre l'air, mais aussi de voir à quel point l'urbanisation est ici aussi un enjeu économique, social et écologique assez important. Le paysage est superbe. C'est un énorme tas de sable dans lequel on se croirait dans le Sahara si capitalisme et libéralisme débridés n'avaient pas poussé à la construction d'énormes immeubles destinés aux bourgeois de Santiago et aux touristes occidentaux. J'ai soigneusement écartés ces derniers du champ de l'appareil photo, pour mieux faire vivre le mythe. Néanmoins on se doit de rappeler, à la vue de ces paysages, que ces derniers ne pourront être préservés qu'en remettant profondément en question nos modes de vie et plus globalement notre système. La critique de celui-ci est nécessaire même si elle émane d'agents pas forcément les mieux placés, ou placés du bon côté de celui-ci, pour la faire. La société chilienne est bel et bien une société profondément meurtrie par de nombreuses années de politiques néo et ultra-libérales...

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    Hasta luego Valparaiso !


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  • Cuando Valparaíso se desperta...

    C'est une maison jaune, adossée à la colline, on y vient à pied, on frappe à la porte (car il y a encore des clés) et on entre... dans un autre monde ?

    Après un voyage agréable en compagnie du camarade Renaud, nous sommes arrivés à Santiago lundi matin à 7h30. Il y a 6h de décalage horaire avec la France mais le rythme est vite pris, d'autant plus que la semaine de fêtes que j'ai fait avant de partir m'a déjà décalé dans le bon sens (quand il est 6h du mat' à Rennes, il est minuit au Chili). Pour ce qui est de la météo (préoccupation très importante en France qui à l'air de moins passionner les Chilien-ne-s), on est arrivés ici en plein hiver et le pauvre degré celsus qui nous a accueillis nous a forcé à mettre quelques couches supplémentaires.

    Après s'être procuré quelques pesos et avoir joué au monopoly (les billets chiliens sont bien bariolés et ressemblent comme deux gouttes d'eau à ceux de « la bonne paye »), nous avons mis le cap à l'ouest direction Valparaiso où je suis hébergé bien gentiment dans une maison jaune remplie d'ami-e-s Françai-se-s, Chilien-ne-s et Australien-ne-s.

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    (La grande cité portuaire - El gran puerto chileno)

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    (Le petit village niché au creux des collines - El pequeno pueblo en los cerros)

    Renaud me fait découvrir la seconde ville du Chili qui ressemble plus à une grande métropole qu'au petit port du Pacifique que j'avais en tête. Mais l'accueil des Chilien-ne-s et la beauté des maisons colorées, des murs peinturlurés, remplis de mots, de phrases, de dessins - tels un énorme espace public réapproprié par l'expression populaire - empêche quiconque qui arrive ici de regretter sa venue, fût-il même un agoraphobe notoire. Car effectivement, ici, il faut être sociable : ça bouillonne à tous les coins de rues, dans tous les bars et toutes les maisons : les gens s'alpaguent, s'enlacent, s'ennivrent, bref, ça vit ! Je rencontre pas mal de Chilien-ne-s, mais aussi des gens de l'IEP qui finissent leur année ici, avant de passer la main aux copains qui vont arriver d'ici un ou deux mois pour prendre le relais (spéciale cacedédi au pueblo unido, ramassera la bassine d'eau !).

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    (Manif chilienne - Marcha chilena)

    Ça vit d'autant plus que le Chili est depuis plusieurs semaines plongé dans un mouvement social venu de l'éducation (la politique de Pinera en la matière passe mal auprès des étudiants et des profs) : toutes les facs de Valpo sont en grève et la majorité d'entre elles sont occupées. Il n'y a plus de cours et le mouvement commence à se généraliser. La semaine dernière a eu lieu la plus grosse manif depuis la fin de la dictature. Il paraît que les dockers et les camionneurs prévoient de rejoindre le mouvement début juillet. Du coup, actions et manifs émaillent la vie des jeunes d'ici, comme de ceux de passage...

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    (Humour estudiantin chilien - Le "guanaco" est le canon à eau local, dont l'utilisation est massivement répandue chez les carabineros chiliens - Hu ! Hu ! Que calor ! El guanaco, por favor !)

    Pour ce qui est de mon programme, je devais partir jeudi soir pour être à Puerto Montt vendredi mais finalement, c'est plus facile pour Antonio que j'arrive lundi. Je vais donc rester trois jours de plus ici, ce qui n'est pas forcément pour me déplaire, vu l'ambiance et les gens que je rencontre. La Carretera Austral attendra donc un peu pour me voir.

    Au niveau de la langue, je suis entouré de français bilingues et jusqu'ici, ils m'ont bien épaulés (voire un peu trop) ce qui fait que je n'ai aucune difficulté à faire quoique ce soit. Mais cela va changer d'ici peu et je vais devoir me botter un peu les fesses au moment où je vais me retrouver seul face aux Patagonien-ne-s à l'accent du sud. J'apprends quelques mots argotiques chiliens qui me serviront en temps voulu, et poursuit ma lecture plus ou moins attentive de divers bouquins et grammaires espagnols (spéciale cacedédi à la sœur !) en attendant de me plonger dans un univers encore différent de celui dans lequel je viens d'entrer depuis 3 jours.

    Sur ce, lecteur attentif, bon vent, je te laisse sur ces quelques paroles de chant de marin qui me viennent à l'esprit ces temps-ci, alors que j'arpente les rues de Valparaiso...

     

    Nous irons à Valparaiso

    Hardi les gars ! Vire au guindeau !
    Goodbye, farewell, goodbye farewell,
    Hardi les gars ! Adieu Bordeaux !
    Hourra, ô Mexico, oh, oh, oh !

     Au Cap Horn il ne fera pas chaud,
    Haul away ! Hé ! Oula Tchalez !
    A faire la pêche au cachalot,
    Hal' matelot, hé ho hisse hé ho !

     Plus d’un y laissera sa peau,
    Goodbye, farewell, goodbye, farewell
    Adieu misère, adieu bateau,
    Hourra, ô Mexico, oh, oh, oh !

    Et nous irons, à Valparaiso,
    Haul away ! Hé ! Oula Tchalez !
    Où d’autre y laisseront leurs os.
    Hal’matelot, hé ho hisse hé ho !

    Ceux qui r’viendront, pavillon haut,
    Goodbye, farewell, goodbye, farewell
    C’est l’premier brin de matelot,
    Hourra, ô Mexico, oh, oh, oh !

    Pour la bordée, ils seront à flot,
    Haul away ! Hé ! Oula Tchalez !
    Bon pour les filles, le rack, le couteau,
    Hal’matelot, hé ho hisse hé ho !


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  • Una practica en Chile ?

    Tu pars au Chili ? Mais tu vas faire quoi au Chili ?

    Après avoir répondu un nombre indéterminé mais important de fois à cette question au cours des derniers mois, je me décide à quelques jours de mon départ dimanche prochain à vous proposer une brève description de ce qui m'attend au Chili.

    L'association au sein de laquelle j'effectue mon stage est une ONG du nom de Vinculos (ce qui veut dire "liens" pour les non-hispanophones, qui recevront de brefs rappels linguistiques à la lecture de ce blog... ) basée à Puerto Montt, une ville du sud du Chili, capitale de la région des lacs. Vous pouvez trouver le site internet de Vinculos dans mes liens à gauche.

    http://athaia.org/images/cartes/chili_petite.gif

    Il existe trois aires de travail dans l'association qui sont la prévention, l'éducation, et le développement rural alternatif. Ces trois branches sont relativement autonomes les unes des autres et travaillent sur des zones géographiques différentes de la région des lacs. La branche développement rural alternatif, qui compte deux salariés dont mon maître de stage Antonio, est celle où je vais réaliser mon stage. Elle travaille sur la zone rurale de la première portion de la route australe entre les localités de Piedra Azul et Caleta La Arena. Cette zone géographique de 300 km² possède une population rurale assez dispersée d'environ 4000 personnes et est située sur une frange côtière bordée d'un côté par le golfe de Reloncavi et de l'autre par la cordillère des Andes où se trouve le Parc National Alerce Andino

    http://sp4.fotolog.com/photo/20/20/108/scoutworld/1198257582_f.jpg

    C'est une zone qui était relativement isolée de la vie urbaine jusqu'à la construction à partir de 1976, sous la dictature de Pinochet, de la route australe. La construction de cette route a complètement bouleversé les modes de vie des habitants. En effet elle a permis la pénétration d'activités industrielles d'exploitation forestière et des ressources marines qui étaient auparavant artisanales. Puis l'arrivée de l'électricité, des transports publics réguliers, ainsi que de la téléphonie mobile, ont participé au véritable choc culturel qui affecte la zone.

    La branche de l'asso dans laquelle j'effectue mon stage a pour objectif général de "contribuer au développement alternatif des communautés rurales de la route australe en impulsant des changements dans les systèmes de production, de distribution, de commercialisation et de consommation, renforçant des modes de vie soutenables respectueux des écosystèmes et habitats locaux". Pour cela, elle développe différentes initiatives avec les familles, les communautés et les organisations locales, en général dans les domaines de la formation aux techniques de production liées à la forêt primaire et à l'agriculture familiale, de la consolidation des organisations locales, de l'éducation et de la formation.

    Dans ce contexte, mon stage qui commence le 1er juillet 2011 et se termine le 1er mars 2012 va se dérouler en deux phases. Dans un premier temps, je participerais aux différentes activités de la branche, puis je réaliserais dans un deuxième temps une petite étude sur "les processus de participation citoyenne et de démocratie locale dans le cadre politique juridique chilien et les représentations sociales et communicationnelles dans la société chilienne". Cette étude sera un support de réflexion pour les actions de Antonio et sa collègue dans ce domaine.

    Au niveau des détails pratiques, je vivrais dans une famille chilienne dans la localité de Lenca, dans la zone rurale de la route australe. Cette zone n'est pas connectée à internet c'est pourquoi les nouvelles de ma part seront sûrement distendues. Je participerais néanmoins à la réunion hebdomadaire de l'association à Puerto Mont dans les locaux de laquelle j'aurais accès à internet.

    Evidemment, tout ceci n'est pour l'instant que pure théorie puisque je n'ai encore jamais mis un pied sur le territoire chilien. Ainsi il est probable que tout cela évolue en fonction des réalités, des envies, des contraintes, etc. J'essayerais quand même de donner ici de mes nouvelles régulièrement, n'hésitez pas à laisser des messages par le biais des commentaires !

    Sur ce, bonne route à toutes et à tous !


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