• C'est un endroit, fallait qu't'en parle, car...

    Es un lugar del cual tengo que hablarte...

    Porque empiezo tenerlo en el corazon !

    ...J'commence à l'avoir dans le cœur ! Une semaine ! Le temps passe vite, c'est ouf ! J'ai appris beaucoup en une semaine, j'ai oublié pas mal aussi, mais j'ai aussi découvert plein de choses, et enseigné d'autres, d'ailleurs.

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    (Maison de Vinculos à Puerto Montt - Casa de Vinculos es Puerto Montt)

    Tout à commencer dans la maison de Vínculos, (si vous voulez m'écrire, c'est à cette adresse : Moi, ONG Vínculos, Seminario 447, Puerto Montt, Región de Los Lagos, CHILE). J'ai rencontré des gens très ouverts et très accueillants, au premier rang desquels sont Antonio, mon maître de stage, qui coordonne la branche rurale de l'asso, Jessica, sa collègue (et la mienne aussi du coup) qui est ingénieure forestière et Karina, qui est sur un projet d'évaluation et de bilan du fonctionnement de l'asso. En effet je partage le bureau de Jessica et Karina, on a donc eu de nombreuses discussions, allant de la comparaison des systèmes scolaires français et chilien du primaire à l'enseignement supérieur, à l'éducation populaire en passant par la présentation des éclés, et tout ça en espagnol, un peu branlant de mon côté, s'il vous plait ! J'ai également de nombreuses discussions avec Antonio, car je partage les temps de transport (nous sommes voisins) qui sont de 45 minutes en voiture pour aller de Lenca à Puerto Montt, et également les jours de travail où nous restons sur la Carretera Austral.

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    (Eduquez et arrêtez les profits ! - "La educacion chilena no se vende ! Se defiende !")

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    (Les droits d'inscription des universités chiliennes sont les plus chers du monde)

     Les autres personnes qui constituent la communauté Vínculos sont nombreuses puisque il y a tous les gens qui travaillent dans la branche accompagnement thérapeutique : une petite dizaine d'adultes qui accompagnent une trentaine de jeunes de Puerto Montt, ayant ou ayant eu des problèmes avec la drogue et devant suivre une thérapie. Il y a aussi Pathy, la compagne d'Antonio, qui coordonne la branche éducation, qui est surtout présente sur Chiloé et dont je ne connais pas encore bien les rouages. Bref tout ce petit monde fait une sacré équipe, et une sacré ambiance. Pour ce qui est de mon stage, cela va se passer grosso modo de la manière suivante (cela s'ajustera selon les besoins et les envies) : jusqu'en août, je suis dans une phase de connaissance et d'acculturation, c'est à dire que j'ai un mois pour parfaire ma langue, ma vue, mon ouïe, mon odorat et mon touché chilien... avant de passer à l'action en août : je commence par la micro-enquête sur les processus de participation et de démocratie dans le coin, pendant 2-3 mois, puis j'enchaine sur une même période de 2-3 mois destinée à mener des ateliers, animations, rencontres, etc, sur la Carretera Austral pour diffuser le diagnostique socio-environnemental et le plan de gestion fait par la branche rurale de Vínculos l'année dernière. En gros il s'agit d'essayer de voir dans quelle mesure les enjeux écologiques et sociaux soulevés par Vínculos, peuvent être pris en charge et réappropriés par les habitants, ce qui est pas forcément le cas aujourd'hui, j'y reviendrais dans un article ultérieur. A partir de fin janvier, je me destinerais à écrire mes différents rapports de stage : quatre en un pour Vínculos (l'enquête, un rapport sur l'enquête, un rapport sur la période de diffusion du diagnostique, un rapport global) en espagnol, et un rapport global en français pour l'IEP...

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    (Maison de la police d'investigation - Casa de la PDI)

     Pour ce qui est de ma vie ici, ça n'est pas complètement dépaysant, mais un peu quand même... Côté ville, Puerto Montt, où je me rend relativement souvent (dans les locaux de Vínculos où j'ai accès à internet et reçois mon courrier) est assez banale. On peut pas vraiment dire que ça ressemble à Valpo ou à Santiago, mais ici, la construction de base est la petite maison en bois colorée, le long d'avenues larges qui quadrillent la ville. Dans ce sens, on peu dire que c'est une ville assez classique d'Amérique, où l'on retrouve bien l'image du Far West que l'on nous donne, à nous autres, occidentaux, quand on est bambin. Puerto Mont n'est pas particulièrement jolie, mais c'est une ville chilienne, et en cela c'est déjà assez intéressant de s'y promener. Par exemple j'ai eu la joie d'avoir affaire à la police d'investigation (c'est eux qui gère la réception des étrangers avec un visa temporaire...) ainsi qu'à l'administration municipale locale... épique ! Et hippique aussi : une vrai course pour réussir à trouver le bon bâtiment (chacune de ces institutions en possède plusieurs à chaque coin de la ville, ayant évidemment des fonctions différentes), aux bons horaires (ces mêmes institutions ferment leurs portes à 14h), au bon guichet... Bref, je vous laisse imaginer ce que ça donne, avec un étranger balbutiant des formules de politesse... Ça permet de relativiser, et de se marrer aussi pas mal, en prenant de la distance.

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    (Carretera Austral, vue de ma maison côté montagnes - vista de la Cordillera desde Barrial Alto)

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    (Carretera Austral, vue de ma maison côté mer - vista de la costa desde Barrial Alto)

     Côté campagne, la Carretera Austral, le paysage est assez fou, même si on peu pas toujours le voir car pour l'instant, c'est l'hiver, et le ciel est relativement souvent encombré de nuages. L'océan des montagnes boisées côtoient la forêt des vagues sur la mer. Les gens vivent entre ces deux mondes, comme des icebergs d'humanité dans une immensité de nature. C'est bon. Ça respire la liberté ! Antonio m'a introduit dans ce petit monde, où tout le monde se connait, et où tout le monde est cousin. Maintenant, je vole de mes propres ailes dans ma famille d'accueil composée de la Señora Ube, 65 ans, sa maman la Abuela Jufe, qui met le cap sur les 95 ans, et son dernier fiston, Fabian, qui en a 24. Je me sens assez à l'aise avec eux, et nous avons des discussions plus familiales, ou alors nous ponctuons nos soirées d'histoires ou de jeux. Ils sont vraiment très accueillants, et j'ai une relation différente et complémentaire avec chacun d'entre eux. Je comprend difficilement Jufe car elle n'articule pas énormément et parle un chilien que je n'ai pas appris à l'école, mais sa sagesse et son sourire suffisent souvent à comprendre ses intentions. Elle est calme mais en pleine forme, se déplace sans canne ou autre accessoire, mange toujours des empanadas avec ferveur, et ne se plaint pas des 5°C qu'il peut faire dans nos chambres, en fin de nuit, quand le poêle de la cuisine s'est arrêté de chauffer la maison, parce que la dernière bûche que l'on y a mis, avant de se coucher, a fini de se consumer depuis déjà quelques heures. L'hiver est moins rigoureux qu'en France, mais l'humidité y est plus importante, et les systèmes de chauffage moins développés. On a un poêle qui sert de chauffage, séchoir et cuisinière (y'a aussi une gazinière, mais ici on s'en sert au minimum). Électricité et eau courante, mais pas d'eau chaude au robinet : on prend celle des deux bouilloires posées en permanence sur le poêle : on a donc toujours de l'eau chaude, mais la douche ou le bain n'existent pas en hiver, sauf pour les plus téméraires : lavage au gant intégral dans la baignoire, avec sa bassine d'eau chaude. Pour moi, ce n'est pas du tout un problème, je prend même un certain plaisir à voir que changer de mode de vie se fait facilement et que l'on s'habitue vite (nécessité fait loi). C'est même complètement rassurant de voir que ce mode de vie, bien plus durable que le notre en France, ne pose vraiment aucun problème, au contraire (cf la santé de Jufe).

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    (La casa)

    Ici, on accueil toujours le voi-cou-sin qui passe, autour d'un thé ou d'un maté (d'ailleurs, on ne boit que cela, rarement de l'eau froide seule), et on discute des derniers news, ou de la Copa Americana que le Chili va gagner, c'est sûr ! On mange 4 fois par jour : desayuno chilien (oeufs et compagnie), almuerzo (midi normal), once (équivalent du goûter mais un peu plus copieux, et salé ou sucré selon la convenance) puis cena : la cuisine de la Señora Ube est à la fois traditionnelle, délicate et familiale. Quasi tout est fait maison, ou négocié/échangé local, de la confiture au pain, en passant par les œufs, la viande et les légumes, seule l'épicerie sèche vient de l'extérieur (c'est à dire plus loin que Lenca). La maison est de plein pied, mais un peu surélevée pour se couper de l'humidité. On a une demi douzaine de brebis, une trentaine de poules, et quatre chiens qui m'accompagnent lors de mes balades, en bon chef de meute.

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    (Un paseo con los perros - Balade avec les chiens)

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